La construction traditionnelle Diola

Chez les Diolas, les maisons d’habitation, contrairement à ce que l’on pourrait penser, sont carrées ou rectangulaires, avec une ouverture devant et derrière, de manière à ce que l’air puisse circuler.

Pour leur construction, seul le “banco” est utilisé. Il est obtenu en creusant un trou dans le sol. La terre extraite est ensuite mouillée et exposée au soleil sous une bâche pendant quelques jours, afin que l’huminité soit maintenue et que la terre se ramolisse.

Ensuite le plan est tracé au sol, à l’aide d’un baton et d’une corde.

Une fois la terre bien humectée la construction peux commencer. Une chaine d’ouvriers s’organise depuis le tas de terre, et de mains en mains, les petits “pâtés” de terre transitent jusqu’à leur destination. Un petit muret d’une cinquantaine de centimètres s’érige doucement. Un ouvrier spécialisé effectue ensuite un “érasage” à l’aide d’un long “coup coup“. Il lisse la paroi avec une dextérité incroyable et la petite enceinte se repose ensuite pendant environ deux semaines.

La même opération se répète de la même manière jusqu’à la hauteur souhaitée.

Vient ensuite la pose de la charpente. Celle-ci est faite à partir du bois de ronier qui résiste très bien à l’attaque des termites. Parfois (cela est une question de moyens) une bande de terre mélangée à du ciment est posée sur le chaînage, afin de garantir d’éventuelles invasions par ces petits insectes maléfiques !

Pour terminer la toiture, une couverture en paille s’impose. Une toile est posée, recouverte de sable. La construction est “hors d’eau“.

En général les cloisons n’atteignent pas la charpente et laissent un espace propre à la circulation de l’air.

Les constructions traditionnelles sont fraîches à l’intérieur. Il y a souvent peu d’ouvertures. La paille est à renouveler chaque trois ou quatre ans.

Le métier de “pailleur” relève d’une réelle compétence qui revient de droit  aux casamançais.

Une variante de ces constructions : les “cases à impluvium“. Celles-ci sont circulaires et comprennent au centre un “trou” dans lequel tombe la pluie en période d’hivernage. Ces eaux sont évacuées à l’aide d’une canalisation très simple qui la dirige vers l’extérieur. Elles peuvent aussi être conservées pour l’usage domestique.

Les pièces d’habitation sont construites tout autour de l’impluvium ce qui donne à la maison un charme tout particulier. Ce type d’architecture n’est plus guère utilisé de nos jours.

Les maisons en “banco” peuvent résister longtemps à des hivernages successifs jusqu’au jour où elles finissent par s’écrouler comme un château de cartes ! “Raison pour laquelle (pour reprendre une expression sénégalaise),  s’il y a des “moyens” il est nettement préférable de consolider par des fondations en béton sur une bonne hauteur.

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